Rob Mallet-Stevens : Itinéraires, Paris – Bruxelles – Hyères

Robert Mallet-Stevens eut l’honneur, il y a plus de 35 ans, d’être le point central d’un livre publié par les Archives d’Architecture Moderne de Bruxelles. Ce livre marqua son époque car il prit la forme d’une résurrection pour l’artiste, et d’une possibilité offerte au public de pouvoir enfin prendre connaissance de son œuvre. A l’occasion de l’exposition qui s’est tenue à Bruxelles lors de l’hiver 2016, après être passée par la Villa Noailles lors de l’été de la même année, les Archives d’Architecture Moderne se sont associées avec le centre d’art situé à Hyères pour mettre à jour l’ouvrage avec de nombreux documents jamais vus jusqu’alors.

Ainsi, dans cet opus actualisé, Maurice Culot revisite les premiers textes de Mallet-Stevens qui furent publiés, en premier lieu, dans des revues belges lorsqu’il rendait visite à sa famille au palais Stoclet entre 1907 et 1914. Alors pris dans des débats critiques, aussi bien en France qu’en Belgique, l’architecte parle alors de sujets qui deviendront des leitmotivs dans son œuvres : le Japon, la fourrure, les animaux ou encore les décors de cinéma.

Durant l’entre-deux guerres, Mallet-Stevens développa la vie artistique et, bien sûr, architecturale de la France qui est alors très conservatrice. Il prend alors très vite des responsabilités au sein d’associations et de groupements, dont, bien sûr, au sein de l’UAM, qui reste attachée à son nom. Mais ce n’est qu’une seule partie de son engagement militant, qui est d’ailleurs représenté à l’aide d’un grand nombre de documents journalistiques, photographiques ou encore épistolaires.

La Villa Noailles est un début dans la carrière de l’architecte mais aussi un palier très important. Cet édifice représentait en effet un laboratoire pour y appliquer ses théories qui n’étaient, jusqu’à présent, que cinématographiques.  Ainsi, l’architecture de Mallet-Stevens put devenir réalité.

Ce livre est également l’occasion d’analyser la correspondance avec Charles de Noailles, 30 lettres qui ne furent jamais publiées en intégralité avant.

« Le cinéma est le miroir de l’architecture, l’architecture moderne est une fiction. » comme l’affirme Alexandre Mare dans son essai.

Mallet-Stevens se sert de son activité annexe de décorateur de cinéma pour tester de nouvelles configurations mais aussi pour mieux comprendre son rapport à la troisième dimension. L’ouvrage se termine avec des réflexions de Boudin-Lestienne sur le mobilier de Mallet-Stevens, une invitation à regarder la création dans ses plus petits détails. Cet ensemble nous a offert ainsi l’occasion de parcourir de nouveau un tracé qui envisage le rôle de l’architecte comme le chef d’orchestre de la vie moderne.

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