Damien Leclère, Commissaire-Priseur

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Passionné d’art depuis toujours j’ai décidé très tôt d’en faire mon métier en créant et dirigeant, pendant 13 ans une maison de ventes à Marseille. Le métier de commissaire-priseur m’a semblé  idéal car il vous place au cœur d’un univers foisonnant au sein duquel se croisent une foule d’hommes et de femme unis par un enthousiasme partagé et communicatif : collectionneurs, amateurs, experts, conservateurs, restaurateurs et bien sûr artistes.

Le marché de l’art est un carrefour où l’on échange des œuvres mais aussi des idées, des intuitions. Le lancement de ce site prolonge cette démarche de partage : j’y ferai part de mes observations sur les tendances objectives du marché de l’art sans toutefois m’interdire de faire part de mes engouements et des coups de cœur sans lesquels ce métier perdrait toute vitalité. Il ne s’en tiendra pas à ce qui est établi mais scrutera ce qui émerge ou affleure.

J’ai la profonde conviction que le monde de l’art doit se prémunir de toute tiédeur, qu’il doit accepter les débats et même les polémiques d’où jaillissent toujours de belles étincelles, des idées neuves, des regards renouvelés. En effet, si la connaissance de l’art passe par l’étude, ainsi bien sûr que par un indispensable dialogue silencieux avec les œuvres et les objets, il a également une indéniable dimension sociale. Le goût de l’art ne peut pas se cultiver dans la solitude.L’art a cet étrange pouvoir de réconcilier le singulier et le collectif.

Voici quelques années, le sociologue Michel Maffesoli observait que “la postmodernité se trouve marquée par un attachement au passé, au dépassé, au fondamental”. Et il précisait que “cela se manifeste notamment par une façon de s’habiller et de se meubler” (1). Les amateurs d’art et de beaux objets se retrouvent sans nul doute dans ce diagnostic. En marge d’une société du “tout jetable”, ils forment, par-delà leurs différences, une communauté unie par un profond penchant pour le “durable” et le “singulier” : pour les œuvres de créateurs, d’artisans, de designers ou même pour de simples objets manufacturés devenus rares.

Cette quête du beau exprime un rapport renouvelé au temps. Plongés dans un monde où tout se veut éphémère, périssable et interchangeable, les amateurs d’art veulent redonner du sens et de la profondeur aux choses. Comme l’écrit le journaliste spécialiste de la mode et du design Pierre Léonforté à propos de la vogue pour le “vintage”, “ces objets s’inscrivent dans l’époque comme les maillons d’une longue chaîne affective, au même titre que les meubles hérités de nos grands-parents”.

“Chaîne affective” : cette heureuse expression traduit parfaitement le projet de ce site. Il entend être un lien vivant entre les amateurs d’art et de beaux objets. J’espère que vous aurez à cœur d’en faire partie.

(1) Le rythme de la vie. Variations sur l’imaginaire postmoderne, par Michel Maffesoli, La Table ronde, octobre 2004, 220 p. (2) “Tout ce qu’il faut savoir sur le vintage”, par Pierre Léonforté, in L’Express, 21/02/2005.

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